Ferfay était le point de chute des Randonneurs de Noyelles les Vermelles ce dimanche 30 janvier. Ils étaient toujours 17 au départ, mais des visages différents des précédentes sorties, une bonne fréquentation qui est à signaler en ce début d'année qui n'est pas engageante côté météo, ce matin là -3,5° avec un léger vent de nord. C'est Christine épouse du président qui guidait les randonneurs sur le chemin de St Lugle et Luglien. un chemin qui croise la voie Francigena.
Un peu d'histoire: Saint Lugle et Luglien - Originaires d'Irlande, Lugle et Luglien auraient été assassinés dans le nord de la France, vers 705. La légende en dit beaucoup plus que l'histoire ne peut affirmer: princes irlandais, ils avaient décidé de se retirer du monde pour se consacrer à Dieu et au salut des âmes. Après avoir vendu tous leurs biens et distribué le prix aux nécessiteux, Lugle et Luglien embarquèrent pour Boulogne en vue de se rendre à Rome et en Palestine. La tempête qui se déchaînait contre leur bateau s'apaisa dès qu'ils se mirent en prière. La nouvelle fit rapidement le tour de la ville et c'est par centaines que les païens demandèrent le baptême, un aveugle retrouva même la vue! Arrivés à Thérouanne, les deux frères, auraient éteint par leur prière le feu qui menaçait le temple de Marie. Leur vie 'terrestre' se termina sous l'assaut d'une bande de pillards. Bovon du bois de Busnettes, Messelin (ou Esleme) de Ferfay et Béranger de Pressy sous les yeux horrifiés de leur sujet dévoué Erkembode qui devint abbé de St Bertin et évêque de Thérouanne en 723. Les corps sont entraînés par le flot d'un violent orage dans la vallée et finalement recueillis et déposés dans la résidence de Théodoric Bainus, évêque de Thérouanne, en son château d'Almer.
Par la suite, ce château sera détruit par les normands et les reliques transportées à Lillers. Compte tenu du cours du ruisseau au fond de la vallée de Scyrendale, ce château devait se situer au Mont d'Hurionville, donc sur le territoire actuel de Burbure. On raconte que leur soeur, Lilia vint plusieurs fois sur leur tombeau. C'est de son nom que serait née la ville de Lillers.
Montdidier, Ferfay, Lillers et Hurionville, sont des lieux qui revendiquent la possession de reliques des saints. Chaque année, Lillers fête en grande pompe les deux frères, tandis qu'est bénie à Hurionville de l'eau de la fontaine de Saint Lugle et Saint Luglien."
richement sculpté
Les statues de St Joachim et Ste Mélanie
La ballade débute devant la petite Église de Ferfay avant de passer devant une grande chappelle!
La chapelle Sainte-Mélanie de Ferfay le mausolée de la famille d’Hinnisdael Érigée en 1849 sur les terres du château de Ferfay, la chapelle Sainte-Mélanie est une bâtisse singulière de style grec "néorenaissance", avec, de chaque côté de l’entrée, les statues de saint Joachim et de sainte Mélanie . Chapelle funéraire de la célèbre famille artésienne des comtes d’Hinnisdael, elle est dotée d’une crypte où reposent les dépouilles
d’Henriette d’Hinnisdael, victime du grand incendie du bazar de la Charité en 1887, et de Thérèse d’Hinnisdal
qui servira de modèle au personnage d’Albertine dans le célèbre ouvrage de Marcel Proust "À la recherche du temps perdu".
Nous sommes dans la vallée de Scyrendale, Scyrendale se métamorphose au moment des fortes pluies ; la vallée sèche devient alors un ruisseau sauvage, capable de transporter, comme autrefois, les corps de Lugle et Luglien . À cette eau imprévisible de la Scyrendale, les hommes ont préféré le vent pour moudre le grain. Sur le mont d’Hurionville qui domine la vallée, les deux moulins sur pivot en bois et à tour en pierre ont disparu, mais les lieux auxquels ils donnèrent vie suscitent encore la curiosité.
Une frontière entre mine et terre agricole La vallée était jusqu’en 1771 la seule voie d’accès entre Hurionville , hameau de Lillers, et Ferfay, village installé sur le plateau artésien. Le monde rural côtoyait alors celui de la mine. L’épopée minière débuta en 1856, l’extraction du charbon participant au développement et à la richesse des villages. Burbure se transforma en un gros bourg tandis que Ferfay se renforça d’un nouveau coeur seule voie d'accès de Burbure à Pernes jusqu'en 1771, date de la construction de la voie royale aujourd'hui rue Nationale.
Notre chemin après avoir emprunté les chemins agricole, suit les anciennes voies ferrées des mines. Les services de la Communauté Artois-Lys ont réalisé en novembre et décembre 2010 des travaux d’aménagement et de restauration sur les sentiers de randonnée de la vallée de Scyrendale aux confins des communes de Burbure, Lillers-Hurionville et Ferfay. et il en avaient bien besoin par endroit!
De nos jour un terril subsiste au bois St Pierre que nous longeons. Le terril de Ferfay est le témoin d’une épopée minièredont le souvenir se perd peu à peu. En 1891, la Compagnie des mines de Ferfay exploitait trois puits dont elle extrayait jusqu’à 194 000 tonnes de charbon. Avec l’arrêt de l’exploitation de la mine en 1936, les hommes désertent le lieu et la nature l’investit à nouveau. Sur notre chemin au loin des chevreuils passent!
Cependant les spécifications du terril (une température plus élevée et un degré d’humidité plus
faible que son environnement) ont favorisé le développement d’une flore et d’une faune relativement
rares dans la région. Épilobe en épis, millepertuis perforé, Vergerette acre, lézard vivipare et papillon Machaon représentent quelques-unes des espèces animales et végétales qui permettent au terril
de Ferfay d’être classé en Znieff (Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique)
et autorisent son inscription à l’inventaire régional des Znieff (ministère de l’Environnement).
De quoi susciter la curiosité des randonneurs qui choisiront d’effectuer l’ascension du terril en
empruntant le sentier de la Scyrendale.
Principales dates importantes des Mines de Ferfay :En 1852, les recherches débutent sur la commune de Ferfay à l’est du village.
Le 11 février 1884 la compagnie de Ferfay est endeuillé par une explosion qui cause la mort de 17 mineurs. En 1936, l’exploitation cesse.
La ballade se termine par le dernier passage en sous bois prés de l'emplacement d'une piste d'atterrissage. On emprunte la piste, et on continue tout droit vers les maisons (sans emprunter la route de gauche). Cette piste a été imaginée et construite par les allemands lors de la seconde guerre mondiale. Elle était utilisée comme voie d'accès entre la rampe de lancement V1 installée dans le parc du château et les abris souterrains qui servaient d'entrepôt.
Encore un petit tour dans les ruelles de Ferfay et le groupe est de retour à l'Eglise, une bonne ballade vivifiante.
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